L'administration régionale en vue d'échange lors du Comité technique du 5
juin 2020 a transmis aux organisations syndicales le bilan social 2019 de la collectivité.
La CGT a relevé certains points sur l'état de la collectivité que nous souhaitons vous présenter.
Une baisse des effectifs, pour la 1ère fois depuis 2017
Tout d’abord la CGT note la baisse des effectifs qui amène l’effectif de la collectivité en fin d’année 2019 à un nombre inférieur de l’effectif de la fin d’année 2017. Il est à noter que cette baisse impacte autant les effectifs permanents que non permanents.
Vieillissement des agents de la RégionComme l’année dernière, la CGT s’inquiète du vieillissement des agents de la Région et plus particulièrement des agents des lycées. Si l’âge médian est relativement stable,
les « 61 ans et plus » regroupaient en 2018, 109 agents et regroupent en 2019, 274 agents soient
une augmentation de 151 %.
Nous nous interrogeons sur la manière dont la collectivité s’organise pour anticiper ces départs à la retraite, que ce soit pour faciliter les avancements de grade, avant le départ à la retraire, anticiper les remplacements de manière à ce que les savoir-faire puissent être transmis, accompagner la charge de travail de la Direction des ressources humaines (retraite, invalidité, recrutement, enregistrement/suivi dans le système de paie et carrière) et je suis loin d’être exhaustive sur la manière dont ce vieillissement de la population va impacter notre collectivité.
Notre inquiétude est renforcée parce qu’il nous parait être
une moindre attractivité de la Collectivité régionale vis-à vis des autres employeurs publics. En effet, nous notons une diminution des mutations en Direction de la Région et une augmentation significative de la Région vers d’autres employeurs publics. Ainsi, en 2018, 18 agents de la Région avaient demandé leur mutations vers « d’autres cieux » et en 2019, c’est le cas de 41 agents, soient une augmentation de 127%.
Parlons « rémunération ».Alors que la rémunération nette annuelle moyenne augmente de 40 €, nous constatons que l
a rémunération nette annuelle moyenne de la catégorie A+ augmente de plus de 4 100€, passant de 60 899 € à plus de 65 000 € et que
celle de la catégorie C des lycées baisse de 13 €.Nous nous étonnons également que le
salaire net médian mensuel des catégories A Titulaires passe de 3 062 € en 2018 à 2 734 € en 2019, soit
une baisse de 328 € mensuel. Encore un chiffre non négligeable. A souligner, alors que notre collectivité a fait le choix de geler le montant de régime indemnitaire des métiers fléchés « catégorie A » sans encadrement et que les « nouveaux encadrants » se verront, pour certains, proposés un régime indemnitaire moindre que leurs homologues en poste avant la mise en place du RIFSEEP.
Un certain nombre de questionnements sur les inégalités salariales femmes-hommes.
La CGT constate que si
le salaire median des hommes restent stable à 2 100€,
celui des femmes, reste inférieur et même plus grave, diminue entre 2018 et 2019, passant de 2 020 € à 1 950 €. Une baisse de 70€ mensuel, c’est loin d’être négligeable.
On note également, que,
quelle que soit la catégorie A+ ; A ; B ; C ; dans les lycées ou les services;
les rémunérations nettes des femmes restent toujours inférieures à celles des hommes. Nous noterons, une différence de près de 12% entre la rémunération nette des femmes de catégories A et celle des hommes, et cette différence s’est accrue depuis le bilan social présenté l’an dernier.
On nous justifiera cette situation par une plus grande proportion des femmes à temps partiel et une plus grand nombre d'hommes sur les postes d’encadrement.
Nous attendons encore des mesures de la Région afin de lutter contre le plafond de verre. Notre collectivité doit également s’interroger sur la valeur qu’elle accorde aux métiers à dominante féminine. Ainsi, la Région a fait le choix de bloquer l’avancement des agents du service général à Adjoint technique principal de 2nde classe, ne leur permettant pas de passer 1ère classe. Ainsi l’avancement des femmes se trouvent bloquer, alors que ce n’est pas le cas des métiers à dominante masculine.
Interrogeons-nous sur la représentation que nous avons de ces métiers.
Pour illustrer ces propos, lors de la négociation du RIFSEEP, pendant très longtemps, la Collectivité a proposé que les Assistantes sociales, de catégorie A, se voient appliquer un régime indemnitaire moindre que tous les autres métiers fléchés de catégorie A au sein de la Région.
La Région est lauréate de l’égalité femmes/hommes. Elle se doit d’être volontariste et exemplaire sur le sujet !En plus de la question des inégalités salariales, un des sujets qui permettra sans doute d’avancer sur l’égalité femmes-hommes au travail est celui de l’absence pour exercer sa parentalité. Certaines entreprises privées ont fait un choix volontariste en s’engageant à accorder 1 mois de congés parental rémunéré au second parent. Nous pouvons regretter que notre Collectivité ne décide pas de mettre en place cette mesure, mais elle devrait à minima s’assurer que le 2nd parent prenne bien ce qu’on appelle le congés paternité. Ainsi, on nous indique que 21 agents ont pris un congés paternité, mais combien d’agents étaient potentiellement éligibles. A-t-on une idée du nombre de naissance ou adoption chez les agents de la Région ? ne serait-ce qu’une approche en considérant le nombre de naissance déclarée pour bénéficier du cadeau de naissance ? Que fait la Région pour inciter fortement les agents à profiter de cette possibilité ?
Autre sujet, dont on entend actuellement beaucoup parler :
la territorialisation de l’organisation de la Région.Celle-ci se concrétise déjà dans les chiffres présentés au sein du bilan social de 2019.
Ainsi les effectifs des agents présents à Rennes diminuent de 100 agents (passant de de 1 327 à 1 227) et diminuent de 78 agents dans les sites rennais des services (passant de 959 à 871).
Alors que ces effectifs hors Rennes augmentent, comme pour les années passées, serait-il possible de nous préciser le nombre de km parcourus avec leur véhicule personnel pour ces agents « territorialisés », points Région, Ports et VN ; Transports ; Inventaire du patrimoine.
Nous nous inquiétions l’an dernier de la nécessité de proposer aux agents un parc de véhicule adapté à cette nouvelle organisation et sans cette information, il est difficile de mesurer le besoin.
La question des « relations sociales ».
En 2018, le bilan social indiquait que nous nous dirigions « Vers un dialogue social de qualité et renouvelé ». En lisant 2019, dans le bilan social il est affirmé que la Région pratique un « Dialogue social de qualité et renouvelé ».
La CGT ne partage pas ce constat, l’année 2019 ne nous a paru être une année de dialogue social de qualité et renouvelé. - Aucune réunion de la Commission cotation-fléchage. Commission qui permet d’ajuster et de prendre en compte l’évolution de la situation des agents
- Nulle mention au sein de ce bilan social de l’avancement du Plan d’amélioration des conditions de travail
- 2 préavis de grève locaux, dont l’un qui a mobilisé plus de 30% des effectifs, fait inédit au sein de la Collectivité régionale depuis sa création.
Ainsi la CGT vous invite à revoir le « titre » de cette partie du document. Disons que nous sommes tous « à la Recherche d’un dialogue social de qualité et renouvelé ».
Vous pouvez consulter le bilan social de la Région sur l'intranet de la collectivité